Kirirtuk avait tout pour être un chef de clan respectable. La naissance d'abord, premier fils du chef du clan il était voué à suivre les traces de ses illustres aïeux. La nature l'avait de plus dotée de toutes les qualités d'un grand guerrier, et chez les Daï-Taïs, cette occupation était prisée parmis toutes les autres.

    Oui, mais le destin s'amuse parfois au dépend de nous autres mortels, et le jour d'Ugfur, celui ou tous les jeunes hommes accèdent enfin au statut de guerrier à part entière, fut un des plus funeste pour Kirirtuk. Chaque épreuve, pourtant si simples en apparence, se solda part un cuisant échec, et il fut obligé de regagner la yourte des enfants pour encore une année.

    Le lendemain, Kirirtuk était parti. Ivre de colère, il avait décidé de partir du clan et de n'y revenir que le jour où il se serait acquis un nom par la gloire de ses faits d'armes. C'est ainsi qu'il débarqua par une fraîche matinée en cette ville encore ensommeillée. Abdul, maître d'armes et garde du corps eu tôt fait de s'apercevoir que la colère de ce jeune homme pouvait être canalisée et forte utile en combat. C'est ainsi qu'il débuta sa carrière, ô combien loin de ses rêves, de garde du corps. A son mentor il confia son nouveau nom : Kirirtuk, la vengeance dans son idiome

    Taciturne, ne proférant que de rares paroles, préférant de loin donner son opinion par hochement de tête, il reste intraitable devant toutes les situations. Sa plus grande faiblesse réside dans sa plus grande force : une témérité à toute épreuve. Ignorant jusqu'au concept même de la peur, il n'a pas son pareil pour mettre une compagnie en facheuse posture si on le laisse agir à sa guise. Ignorant la fourberie et la traitrise, son amitié est indéfectible et vraie.