a nuit qui suivit fut par contre beaucoup moins agréable que la fête qui eut lieu ce même soir afin de célebrer la naissance de cette petite compagnie. C'est l'esprit embrûmé et le corps fatigué que chacun regagna sa couche. L'alcool aidant, chacun s'endormit sans autre soucis que la recherche d'un rêve paisible jusqu'à ...

                    ncompréhensible ! J'étais là, réveillé, en pleine forme, alors que dehors la nuit recouvrait toujours le port de sa cape obscure. A côté, Blodwin émergeait lentement, apparemment aussi interloqué que moi. L'atmosphère était oppressante et ce silence de plomb n'était pas pour me rassurer. Puis, un cri d'agonie déchira la quiétude de cette nuit particulière. Blodwin et moi-même nous vêtimes à la hâte et décendîmes dans la salle commune. Malgré mes sombres expériences depuis ce jour, je dois avouer que ce moment reste à jamais gravé dans les recoins les plus reculés de ma mémoire.
                    indaël, Darion et Anseric de Mortelune étaient déjà présents dans la salle commune et restaient sans voix devant le spectacle de toutes ces personnes figées. Au contact froid, les yeux sans vie, les habitués de la taverne étaient là, tel un tableau vivant d'une scène de tous les jours. Prise de panique, Findaël se rua dans la chambre d'Assarad et Djemila (sa servante attitrée) pour s'apercevoir qu'elles aussi semblaient avoir été gelées lors de cette nuit. Dehors, les cris se succédaient à un rythme régulier. Anseric de Mortelune proposa alors d'aller dans le haut de la ville afin d'avoir une vue d'ensemble du phénomène, son sens de la stratégie militaire reprenant le pas dès que la situation devenait tendue.
                    u niveau de la rive nord du fjord, une gigantesque guillotine se dressait fièrement au centre d'une immense place. Un géant à la peau sombre actionnait le levier de cet engin de mort avec délectation au fur et à mesure que les habitants de Tehem s'installaient sous le couperet. Les cris provenaient de ces personnes reprenant conscience au moment où le couperet tombait. Les portes du palais s'ouvrirent sur une personne qui tel un somnanbule, allait ainsi être "jugée". Anseric de Mortelune estima qu'il était temps d'aller s'équiper pour mettre fiin à ce sinistre simulacre de justice.
page 3 table des matières
Page 5