'est ainsi équipés qu'ils traversèrent la rivière, montés comme il se doit, et chevauchant fièrement, à la tête d'une dizaine de mules chargées. La première journée se passa sans aucun autre soucis que les peaux irritées par les selles et les dos meurtris par ces cahots incessants.

                    arion et Anseric de Mortelune semblaient vraiment dans leur élément. Le soir venu, ils donnèrent leurs ordres afin que le campement soit savament installé et au-dessus de tout reproche. Pendant le repas les tours de garde furent assignés, et chacun mangea en silence tant cette journée avait été éprouvante physiquement. Je devais prendre le deuxième tour, et m'endormit sans aucun soucis de confort tant j'étais épuisé.
                    e fus réveillé par Darion qui me recommanda de faire attention. Loin de moi l'idée d'echapper à mes devoirs, mais ces jeux nocturnes n'ont jamais éveillé en moi que lassitude et ennui. Je caressais mon faucon en chantonnant à voix basse. Curieusement, Goéric ne semblait pas souffrir de mes chants ni de mes carresses glacées. J'aurai presque senti que comme moi, une certaine morosité le hantait. Un mouvement soudain de sa tête me fit sursauter. Là-bas, sept cavaliers s'approchaient calmement. Puis trois d'entre-eux sortirent des rangs et se mirent à accélérer pour faire le tour du campement; pour ma part, je m'empressai de prévenir les autres, certain que mes compétences martiales n'étaient pas à la hauteur de cette évènement. C'est à ce moment que les quatres cavaliers restés en arrière chargèrent le campement. Le combat semblait inévitable.
                    nseric de Mortelune et Darion sortirent leurs épées, enfourchèrent prestement leurs montures et chargèrent. Blodwin et moi-même attendions de pied ferme nos adversaires tandis que Findaël reculait afin de pouvoir jouer tranquillement de son arc. Personne ne fit alors attention à Morgen qui, sortant son épée de son fourreau, s'appretait à défendre chèrement sa vie.
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